Démystifier l’épilepsie

Définition de l’épilepsie par le Pr Kenou van Rijckevorsel

Epilepsie

Une crise d’épilepsie est l’expression clinique d’une décharge neuronale (c-à-d des cellules nerveuses) excessive et hyper synchrone (toutes les cellules réagissent en même temps, alors que d’ordinaire, elles fonctionnent en alternance). En fonction de l’endroit du cerveau où cet événement va se produire, l’expression de la crise sera différente.

Attention: on n’est pas épileptique parce que l’on fait une crise d’épilepsie. Il faut que les crises soient récurrentes et non provoquées (par le sevrage d’alcool par exemple) pour que l’on soit déclaré épileptique.

Une crise d’épilepsie est l’expression clinique d’une décharge neuronale excessive et hyper synchrone…

Le diagnostic n’est pas toujours évident à poser, parce que l’on se base essentiellement, dans un premier temps, sur les déclarations des individus ou de leurs proches (or, tous les malaises un peu étranges ne sont pas des crises d’épilepsie).

L’électroencéphalogramme (EEG) va nous permettre de détecter s’il y a des anomalies dans l’activité cérébrale, anomalies qui seront des signes, mais pas des preuves que le sujet est épileptique.

La seule “preuve” est l’enregistrement d’une crise; pour ce faire, les patients viennent pendant quelques jours à l’hôpital et sont enregistrés en continu en EEG et avec vidéo afin de pouvoir enregistrer une ou plusieurs crises.

Quelles sont les différents types de crise d’épilepsie?

Si une partie seulement du cerveau est concernée, la personne va ressentir une sensation anormale ou son bras qui se raidit, …
En fait seuls les actes commandés par la partie du cerveau qui dysfonctionne vont être altérés.

Lorsque tout le cerveau est concerné, il y a deux formes principales de crises.
L’individu va suspendre son activité et rester absent pendant quelques secondes.
Ensuite, il va reprendre son activité exactement là où il l’avait laissée, tout à fait naturellement.
Si l’on prend l’exemple de l’écriture, la personne commence à écrire un mot, s’arrête au moment de la crise et ensuite reprend l’écriture là où elle s’était interrompue.
C’est ce que l’on appelait le “petit mal” il y a quelques années et c’est ce que nous appelons aujourd’hui “absence”.

On distingue aussi ce que l’on appelait auparavant le “grand mal” ou la crise tonicoclonique. Il s’agit d’une crise en deux phases: d’abord, la phase tonique: la personne se tend, est mauve, elle peut crier et s’arrête de respirer.
Tout cela dure à peu près 15 secondes.
Ensuite, elle passe dans la phase de clonies (de secousses).
Cela dure environ 1 minute, ensuite la crise s’arrête et la personne reprend une respiration bruyante.
C’est après la phase clonique qu’il y a risques d’étouffement, en aspirant la salive accumulée durant la crise.

Décharge neurale

Plus précisément :

  • Absences généralisées C’est ce qu’on appelait autrefois le « petit mal ».
    Les premières crises de ce type d’épilepsie surviennent habituellement durant l’enfance, de l’âge de 5 ans à 10 ans.
    Elles durent quelques secondes et peuvent s’accompagner de brefs battements de paupières.
    La personne perd le contact avec son environnement, mais conserve son tonus musculaire.
    Plus de 90 % des enfants ayant ce type de crises d’épilepsie sont en rémission dès l’âge de 12 ans.
  • Crises tonicocloniques On les appelait jadis « grand mal ».
    C’est ce type de crises qu’on associe généralement à l’épilepsie du fait de leur aspect spectaculaire. La crise dure habituellement moins de 2 minutes. Il s’agit de convulsions généralisées qui se déroulent en 2 phases : tonique puis clonique.
    – Durant la phase tonique, la personne peut pousser un cri, puis s’évanouir.
    Ensuite, son corps se raidit et sa mâchoire se crispe. Cette phase dure habituellement moins de 30 secondes.
    – Ensuite, dans la phase clonique, la personne entre en convulsions
    (secousses musculaires incontrôlables et saccadées).
    La respiration, bloquée au début de la crise, peut devenir très irrégulière. Cela dure en général moins de 1 minute.
    Une fois la crise terminée, les muscles se relâchent, y compris ceux de la vessie et des intestins.
    Par la suite, la personne peut être confuse, désorientée, éprouver des maux de tête et vouloir dormir.
    Ces effets ont une durée variable, d’une vingtaine de minutes à plusieurs heures. Des douleurs musculaires persistent parfois durant quelques jours.
  • Crises myocloniques Plus rares, elles se manifestent par de brusques secousses des bras et des jambes.
    Ce type de crise dure d’une à quelques secondes selon qu’il s’agit d’une secousse unique ou d’une série de secousses. Elles ne provoquent généralement pas de confusion.
  • Crises atoniques Au cours de ces crises, peu courantes, la personne s’effondre soudainement en raison d’une perte soudaine de tonus musculaire.
    Après quelques secondes, elle reprend connaissance. Elle est capable de se relever et de marcher.

Décharge neurale

Que faire face à quelqu’un qui fait une crise d’épilepsie ?

  • Pensez à noter l’heure et la durée de la crise.
  • S’il s’agit d’une crise tonicoclonique, il faut coucher la personne sur le sol, en position latérale dite de sécurité (afin d’éviter que la salive ne coule dans les poumons).
  • Il faut écarter tout objet susceptible de la blesser et dénouer cravate et ceinture pour lui permettre de respirer. La crise va s’arrêter toute seule dans la très grande majorité des cas. Il ne faut rien faire de particulier, surtout ne pas essayer de lui mettre quelque chose en bouche (vous risquez de blesser cette personne et/ou de vous faire mordre!).
  • Lorsque la personne commence à récupérer, il faut lui parler doucement, pour éviter un stress important.Il n’y a aucun risque d’avaler la langue, comme on le pense trop souvent.
  • S’il s’agit d’un autre type de crise, il ne faut rien faire, sauf s’il y a un danger immédiat
    (la personne se trouve dans un endroit dangereux).
    Si vous tentez d’agir, la personne en crise peut réagir avec une apparence d’agressivité, car elle n’est pas en état de comprendre votre intervention. (Chaque individu est différent, les traitements également, renseignez-vous sur le type de crise)

S’il est impossible de prévenir l’apparition de l’épilepsie, il est parfois possible de réduire la fréquence des crises en évitant de s’exposer autant que possible aux facteurs qui déclenchent leur apparition…

Mesures prises pour réduire la fréquence des crises

Il semble que la majorité des personnes atteintes ne peuvent relier leurs crises à des événements particuliers.
S’il est impossible de prévenir l’apparition de l’épilepsie, il est parfois possible de réduire la fréquence des crises en évitant de s’exposer autant que possible aux facteurs qui déclenchent leur apparition.
Déclencheurs les plus fréquents :
Émotions fortes – Exercice physique intense – Musique forte – Lumières clignotantes (jeux vidéo, éclairage des discothèques, phares, etc.)
Autres déclencheurs possibles :
Stress – Fièvre – Période menstruelle – Manque de sommeil

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